Ma réponse à la revue Papiers de France Culture, n°36 de mars 2021
La priorité est de poser un programme écologique et de justice sociale, en affirmant fortement qu’écologie et justice sont indissociables et incontournables. Cela implique de réduire les inégalités de revenus, en lançant une lutte vigoureuse contre l’évasion fiscale et en instaurant le revenu maximal admissible. Il est en parallèle indispensable de pousser à l’unification fiscale de l’Europe, rendue impuissante par la diversité des régimes fiscaux, qui empêche des politiques harmonisées et cohérentes.
Ces trois piliers de la justice sociale — lutte contre l’évasion fiscale, revenu maximal admissible, unification fiscale européenne — dégageront d’importants moyens financiers permettant d’investir dans la transformation écologique. Elle se fixera l’objectif de réduire la consommation matérielle et la consommation d’énergie, qui constituent le moteur de la dégradation de l’environnement.
Ces moyens financiers seront investis dans la création de centaines de milliers d’emplois par des plans de rénovation énergétique et de stimulation de l’agriculture biologique, mais aussi dans de nouvelles politiques urbaines et de transport. Seront aussi renforcés les domaines de l’éducation et de santé – où une meilleure alimentation et une politique de prévention réduiront les maladies, donc les dépenses.
Au total, l’articulation de la « gauche » et de l’écologie réinsufflera l’espoir à une société tétanisée par l’idéologie sécuritaire et qui se refuse à affronter la réalité de la catastrophe écologique.