La catastrophe écologique est enclenchée, la crise du coronavirus a fracturé le monde entier. Un responsable : le capitalisme, alias le néo-libéralisme. En saccageant le service public de la santé, il a transformé un épisode grave mais gérable en désastre. En poursuivant la destruction des écosystèmes, il a mis en contact des virus mortels avec la population humaine. En aggravant les inégalités, il a plongé des dizaines de millions de personnes dans la misère.
Le gong avait pourtant déjà retenti lors de la crise financière de 2008. Mais les capitalistes n’en ont pas tenu compte et ont rebâti le système sur les mêmes principes, portés par un espoir encore plus cynique : celui de quitter le navire à temps en misant sur une idéologie techniciste faite d’intelligence artificielle et de numérisation généralisée.
Accepter l’apartheid climatique ?
Après la crise de 2008-2009, causée par une spéculation insensée, le capitalisme aurait logiquement dû se réformer ou être réformé. Mais rien n’a changé. Au contraire, la spéculation a repris de plus belle, les banques n’ont guère été davantage contrôlées, l’inégalité est repartie à la hausse, l’écologie se dégrade toujours plus vite.
Pourquoi ?
Un système de domination ne peut pas se maintenir s’il n’a pas une vision de l’avenir. Les capitalistes se sont ré-armés idéologiquement, se forgeant un nouveau paradigme – favorisé par une percée en intelligence artificielle, le deep learning, arrivée à maturité en 2010, et dont se sont saisies tout de suite les GAFAM et autres firmes. Dans cette optique, la technologie, en développement rapide, est la clé de l’avenir de l’humanité ; on est engagé dans la « quatrième révolution industrielle ». Par l’intelligence artificielle, les capitalistes veulent aller vers l’hybridation avec la machine, le vieillissement étant repoussé, l’immortalité devenant imaginable. Tout le monde ne pourra accéder à cet état nouveau : il y aura selon les propres termes des idéologues du caitalisme les « castes inférieures », livrées au chômage créé par l’intelligence artificielle et à la détresse provoquée par la catastrophe écologique, et « une élite privilégiée ». Cette vision du monde conduit à l’apartheid climatique – et l’assume.
Il est aujourd’hui urgent de considérer cette oligarchie pour ce qu’elle est : une caste criminelle. On ne la convaincra pas, on la contraindra. Des stratégies de résistance sont nécessaires, possibles et nombreuses. Cet ouvrage est un appel à dépasser le fatalisme et à entrer en lutte.
Car le capitalisme vacille. Et c’est tant mieux : il est temps que s’ouvre le monde nouveau.
Table des matières
• 1 - La catastrophe a commencé
• 2 - Le capitalisme et les Quarante Désastreuses
• 3 - Le choix de l’apartheid planétaire
• 4 - Le capitalisme policier
• 5 - Le capitalisme dans les têtes
• 6 - La stratégie de l’archipel
Bio express
Auteur de plusieurs essais décapants dont Comment les riches détruisent la planète (Points Seuil, 2020 - 1e éd. : 2007) et Tout est prêt pour que tout empire (Seuil, 2017), Hervé Kempf est rédacteur en chef de Reporterre, le quotidien de l’écologie.
• Frédéric Lordon : « Pour reprendre une formulation donnée par Hervé Kempf, avec le capitalisme, désormais, c’est lui ou nous. C’est ça, la ligne de partage stratégique actuelle »
. Entretien de Frédéric Lordon avec Mediapart, le 2 avril 2021, à 6’30’’.
« Nous sommes rendus dans une situation où, pour reprendre une formulation lapidaire et définitive, qui a été donnée par Hervé Kempf, le fondateur du site Reporterre, avec le capitalisme, désormais, c’est lui ou nous. Vous voyez que c’est un énoncé qui fait tout de suite une ligne de partage des eaux, puisque ça classe d’un côté les gens qui, comme moi, se reconnaissent dans cet énoncé et pensent que c’est ça l’enjeu qui définit la période présente, et de l’autre côté, toute une autre partie de la gauche, qui ne s’y résout pas et qui continue de penser qu’il est possible de s’en tirer sans trop de casse, sans tout mettre cul par dessus tête, par les voies du capitalisme lui-même convenablement aménagé et régulé, etc. Bon, voilà, c’est ça la grande ligne de partage stratégique actuelle. »
• Le Monde diplomatique : « Assumer une conflictualité sans compromis »
• Ludivine Bantigny : « Le capitalisme nous détruit, il faut détruire le capitalisme »
. Tweet le 6 mars 2021
• Jimmy Markoum : « De quoi remettre de l’essence dans mon moteur de réflexion, d’indignation et surtout de lutte en cette période déprimante »
25 février 2021 : « Je t’avoue qu’au début, j’étais perplexe car j’avais l’impression que tu te lâchais comme on a tous et toutes envie de le faire mais pour quoi faire... et puis, j’ai rapidement compris pourquoi. Ton bouquin est ultra-efficace et m’a permis de comprendre en une saine économie de mots et de références (une vraie esthétique de la sobriété !) des enjeux politiques majeurs du moment et des engagements que j’ avais du mal à connecter. Tu m’as déprimé dans les chapitres 3 et 4 (je t’enverrai la note du psy 😅) avant de me redonner l’envie de m engager encore plus intensément notamment dans le chapitre 5.
J’ai souvent du mal avec les "écolos" car l’aspect social est souvent le parent pauvre de leur réflexion, ce qui n’est pas le cas dans la tienne. Et j apprécie que tu laisses ouvert le champ des possibles en montrant la complexité des liens entre approche marxiste, démocratique et anarchiste, et leurs limites aujourd’hui. Bref, de quoi remettre de l’essence (je ne suis pas encore totalement désintoxiqué !) dans mon moteur de réflexion, d’indignation et surtout de lutte en cette période déprimante. »
• « Ceux qui dirigent le monde ne veulent pas le bien de l’humanité, mais réaliser le projet techno-capitaliste, quel qu’en soit le prix »
[ITV par Nelly Pegeault, pour le mensuel de Nature et progrès , n° 131 de février-mars 2021. Lire ici
• « Un portrait à l’eau-forte »
Lu par la librairie Durance, à Nantes
• « Des essais percutants rédigés sur un ton clair, incisif et documenté »
Lu par Les cahiers du socialisme
• « Il est temps d’arrêter le système »
ITV par Gilles Girot, du magazine Impulsion de la CFTC
• Alternatives économiques - « Intéressant, bien documenté, mais excessif »
• RCF - « Capitalisme et écologie sont-ils compatibles ? »
Entretien avec Dominique Lang. Que crève le capitalisme, en dialogue avec l’encyclique Fratelli tutti du Pape François. « Le pape François veut-il lui aussi en finir avec le capitalisme ? ».
• « Un réquisitoire percutant contre le capitalisme »
Lu par Convergences révolutionnaires, 4 décembre 2020.
• Là-Bas si j’y suis : • « On est tout mou, on est tout flou, on est à bout et voilà une colère qui fait du bien »
Entretien avec Daniel Mermet, le 21 novembre 2020.
• « Toujours pas crevé ? »
Lu par la Confédération nationale du travail (CNT), 8 novembre 2020.
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• Le capitalisme, et après...
Sur La Terre au carré, sur France Inter, le 6 novembre 2020.
• Il vaut mieux penser la fin du capitalisme que la fin du monde -
VIDEO 1’04’’
• La fin du capitalisme, c’est pour bientôt ?
Discussion sur RFI, dans l’émission "C’est pas du vent" animée par Anne-Cécile Bras, avec Hervé Kempf et l’économiste Christian de Perthuis, le 22 octobre. « La Covid n’est qu’un signe, parmi d’autres, des limites de notre civilisation thermo-industrielle basée sur l’extraction et l’exploitation massive des ressources naturelles. C’est donc notre fonctionnement global qu’il faut repenser, à commencer par un système économique qui, comme tous ces prédécesseurs, a une histoire qui peut toucher à sa fin : le capitalisme. Mais, pourquoi est-il plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme ? » - À écouter ici
• « Le capitalisme attaque radicalement l’ensemble du monde vivant »
Entretien avec La Marseillaise, le 17 octobre et ici aussi. Extraits : « Pourquoi l’emploi de qualificatifs aussi ’forts’ ? - Pour faire prendre conscience de la radicalité de l’attaque du capitalisme contre l’ensemble du monde vivant. Nous sommes engagés dans une catastrophe écologique dramatique. Si on la laisse se poursuivre, elle va conduire à une disparition de la biodiversité jamais vue depuis 65 millions d’années et à un bouleversement climatique qui aurait des conséquences dramatiques impliquant une destruction des possibilités de vie dignes pour les humains sur Terre. Je ne peux plus employer des mots doux qui dissimuleraient la réalité de la situation. Elle est créée par un système économique et de pouvoir mortifère et toxique. Il faut le désigner clairement. »
• « Radicalisation du propos » : Alexandre Chollier, LeCourrier - « (...) Ce qui fait l’originalité de cet ouvrage, c’est la radicalisation du propos ; et là oui, il nous faut noter un changement. Parmi les sources majeures de cette transformation se trouvent deux titres parus aux Editions La Fabrique, l’un en 2018, l’autre début 2020. La société ingouvernable de Grégoire Chamayou et Comment saboter un pipeline d’Andreas Malm sont en effet des lectures essentielles pour toute personne voulant connaître les ressorts intimes du capitalisme afin, dans un second temps, de s’y opposer de la façon la plus efficace possible.
Si Kempf fait siennes les analyses sur le libéralisme autoritaire et peut, face à une stratégie de division, recommander aux différents mouvements de s’allier ; s’il adopte les idées sur le sabotage comme technique capable de « ralentir le système », il nous faut pourtant remarquer que son propos n’atteint parfois pas la radicalité souhaitée. Le livre aurait ainsi par exemple gagné à creuser l’analyse faite par Malm du discours pacifiste. Mais il est vrai que des figures reconnues du mouvement écologiste, comme Bill McKibben, auraient été écornées. Pourtant, ne faut-il pas passer par là si l’on veut pouvoir affirmer : ce sera le capitalisme ou nous ? »
• « Faut-il se débarrasser du capitalisme ? »
Lu par La Vie : « Je recommande la lecture des deux derniers chapitres : ’Le capitalisme dans les têtes’ et ’La stratégie de l’archipel’. Tous deux contiennent des réflexions et des pistes d’action, qu’on pourrait résumer par ce slogan, mis en valeur par Hervé Kempf : ’Arrêter ce qui détruit, cultiver ce qui grandit… ’ »
• Une belle soirée à La Carmagnole, à Montpellier, le 14 octobre 2020. Voici la vidéo.
. Un point de vue, avec lequel je ne suis pas d’accord :), par Le Poing. Voyez la vidéo - ou lisez le livre - et jugez par vous-même.
• « Le capitalisme a transformé un épisode grave en désastre »
Entretien avec Ouest France le 12 octobre et ici aussi. Extraits : « La pandémie de coronavirus illustre la plupart de vos arguments. Aviez-vous anticipé la catastrophe ? - De très longue date, des scientifiques nous alertent sur la possibilité de pandémies très graves. Le Covid a une cause dans le système économique actuel : les écosystèmes sont si rapidement détruits que les organismes enfouis, les virus de la jungle, viennent au contact de l’espèce humaine. Ensuite, la diffusion rapide de cette épidémie est le fait d’un trafic aérien frénétique et des déplacements incessants de personnes et de marchandises.
Quelle influence a eu le système capitaliste sur la gestion de la crise sanitaire ? - Le néolibéralisme s’attelle depuis des années à détruire les services publics, notamment celui de la santé. En soi, cette épidémie n’est pas catastrophique : on arrive à soigner les malades, le taux de létalité est faible. Mais l’hôpital et les urgences, affaiblis, n’étaient pas prêts à faire face à l’afflux de patients en réanimation. C’est pour cette raison qu’il a fallu confiner. En saccageant le service public de la santé, le capitalisme a transformé un épisode grave mais gérable en désastre. »
• « Au scalpel » : Corinne Morel Darleux - « Un texte court, enlevé, au scalpel de @KEMPFHERVE où l’on croise à la fois Bezos et Zardoz, le Chili de 73 et l’IA, le point Goulag et la stratégie de l’archipel, dans un style limpide, non dépourvu d’humour, et qui se conclut sur Moitessier... Comment résister ? De nombreux élans d’accord total, sur le fond comme la stratégie, sauf peut-être quant à la capacité limitée à rêver (55) et la masse comme seule arme (97), mais au plaisir d’en rediscuter ! Un livre à la fois agréable à lire et utile. À mettre entre toutes les mains. »
• « À lire urgemment » : Babelio - « Je ne connaissais Hervé Kempf qu’au travers de l’excellent site Reporterre dont il est le rédac chef. Je vous conseille vraiment, c’est de mon point de vue le meilleur site - et de loin - sur l’écologie. Je suis allé l’écouter chez Thuard [librairie du Mans], jeudi dernier [8 octobre 2020] pour la sortie de son livre "Que crève le capitalisme". Je m’attendais à voir un jeune gauchiste fringant, je suis tombé sur un bon pépère peinard, paisible et pacifique. Son exposé comme son livre ne le sont pas. Je doutais que, venant de l’écologie, on puisse avoir une analyse social et politique juste. J’avais tort. En 100 pages, Kempf écrit l’histoire du capitalisme qui n’a que 4 siècles. Il redéfinit opportunément libéralisme et néo-libéralisme. Il nous dit le capitalisme qui vient et les horreurs qu’il nous promet. Ce sera lui ou nous.
Ne lui laissons pas le choix. A lire urgemment. » - Goudal, sur Babelio
• Clémentine Autain lit les premières pages de Que crève le capitalisme, le 30 septembre 2020
• France Culture – ITV par Véronique Rebeyrotte dans le journal de Thomas Cluzel le vendredi 25 septembre 2020 : à 17’50 jusque 24’45
• « Digne d’un Victor Hugo » : JNE - « C’est un Hervé Kempf en grande verve, digne d’un Victor Hugo, qui signe ce nouvel ouvrage. Son introduction, virulente, n’est pas sans rappeler la célèbre tirade de Ruy Blas ! Le titre, tonique, est sans ambiguïté. Que crève le capitalisme est un manifeste, un état des lieux brillant de l’évolution du capitalisme de ses débuts jusqu’à sa dernière phase sous l’égide de l’intelligence artificielle, et « qui ne survit que de l’anéantissement de la Terre ». Il fait comprendre pourquoi ce n’est pas l’« homme » ni « nous » qui détruisons notre espace vital, mais c’est bien un système économique, idéologique et politique qui mène l’humanité droit dans le mur. Qu’est ce qui fait qu’ « il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme », une constatation de Slavoj Žižek, qui a fortement influencé l’auteur ? » - Journalistes écrivains pour la nature et l’écologie
• « Étrillant les partisans d’une écologie molle » : Le Ravi - « A l’heure du réchauffement climatique, des incendies géants, de l’extinction massive des espèces, de la pollution généralisée de l’air, de l’eau et de la terre, d’un monde frappé par la crise du coronavirus, il n’est plus temps d’ergoter. Le rédacteur en chef de Reporterre, le quotidien en ligne de l’écologie, désigne donc sans détour le nœud du problème et la méthode pour le défaire afin de conjurer la catastrophe en cours : Que crève le capitalisme ! Grand pédagogue, il synthétise avec clarté durant les « quarante désastreuses » l’évolution de l’organisation économique pour aboutir, en passant par le néolibéralisme, à l’actuel « capitalisme numérique et policier » avec son « apartheid » social planétaire. Cet ordre mondial repose, pour nourrir sans cesse la croissance et les profits d’une oligarchie, sur la destruction permanente et irréversible de notre environnement. Sa force, souligne l’auteur, est de nous persuader que le capitalisme est une fatalité dont la fin serait même plus improbable que celle du monde. Et Hervé Kempf, étrillant les partisans d’une écologie molle, de plaider pour une « stratégie de l’archipel » fédérant des pôles de radicalité, transformant par la base nos modes de vie, et ceux cherchant, sans renoncer à la démocratie représentative, à créer un État social pour un nouveau Green New Deal… » - Le Ravi
• France 2 – Reprise ITV par Patricia Loison dans le zapping « Vu » le 18 septembre 2020
• France TV Info – ITV par Patricia Loison journal 23 h le jeudi 17 septembre 2020
• Les Inrocks – ITV par Mathieu Dejean le 16 septembre 2020
• France Culture- « De cause à effet », animé par Aurélie Luneau, avec Robert Boyer, Susan George et Hervé Kempf, « Le capitalisme est-il voué à mourir ? », diffusé le 1e septembre
• Sud Radio- Entretien avec Laurence Garcia dimanche 30 août 2020
• RCF – ITV par Claude Donnadieu de La Lozère Nouvelle le 26 août 2020
• Capitalisme, anarchisme, technologie... et stratégies pour changer : une discussion avec Floréal Romero, biographe de Murray Bookchin, à La Rochelle, lors du festival Terre et Lettres, le 9 octobre 2020
• Le capitalisme et Ivan Illich aux « Bibliothèques idéales » à Strasbourg le 12 septembre 2020 avec Jean-Michel Djian
• Sur Instagram, entretien avec Jade Lindgaard à la librairie ICI le 10 septembre 2020
Photos :
. Avec Floreal Romero à La Rochelle (Terre et lettres)