Alors que Donald Trump prend les rênes de la première puissance mondiale, le 20 janvier 2017, je vous invite à lire cet extrait de "Tout est prêt pour que tout empire"
La classe dirigeante la plus stupide de l’histoire
Il importe peu que le tableau que nous avons dressé soit encourageant ou pas. L’important est qu’il soit exact. Que présage-t-il ?
La poursuite à court terme – une dizaine d’années – de la dégradation écologique est certaine. La fragilité de l’économie mondiale est attestée et la probabilité qu’elle connaisse un nouveau chaos découle de la logique. La dérive autoritaire des oligarchies ne fait plus débat. Le brasier du terrorisme reste incandescent.
Il y a quelque chose de terriblement fascinant dans le constat que les classes dirigeantes continuent comme si de rien n’était. Nulle part en leur sein on ne perçoit de volonté sérieuse de réduire les inégalités, de remettre la bride sur le cou des marchés financiers, d’orienter l’économie dans une direction réellement écologique. La campagne présidentielle au sein de la première puissance mondiale a pu se dérouler toute une année sans presque que soit évoqué le changement climatique. Partout, la croissance et les « réformes structurelles » restent l’alpha et l’oméga de la pensée économique. Le monde du début du XXIe siècle subit la classe dirigeante la plus stupide de l’histoire.
Tout se passe comme si, par confort, par aveuglement, par impéritie, par égoïsme, elle attendait des événements qu’ils précipitent eux-mêmes le désastre qu’on aura vu venir et qu’elle n’a pas voulu tenter d’empêcher. Tout est prêt pour que tout empire.
Source : Tout est prêt pour que tout empire. 12 leçons pour éviter la catastrophe, Seuil, p. 78.